La toile bouge vite. La plupart des métiers qui explosent aujourd'hui dans le secteur du web n’existaient pas il y a quelques années, et de nouvelles spécialités voient régulièrement le jour. Quels profils les recruteurs cherchent-ils aujourd’hui, et quels sont les métiers de demain ?
« La tendance dans les métiers du web est la même que dans ceux de l’informatique : elle est à la spécialisation. » C’est le constat de Thomas Delorme, directeur général de l’agence TMPNEO. En effet, là où il y a quelques années un webmaster se chargeait à la fois du design, du contenu rédactionnel, de la création et de l’administration d’un site internet, aujourd’hui, chacune de ces branches exige un professionnel spécialisé. Avec parfois même des sous-catégories : le design peut être divisé entre les animations flash et les images fixes, il peut y avoir des effets 3D, éventuellement du son… Ce sont autant de possibilités de créations de postes. « Les besoins en compétences des entreprises évoluent avec les innovations technologiques. » Il s’agit donc davantage de spécialisation que de révolution. Chaque outil devenant de plus en plus pointu, les métiers doivent s’adapter.
Marketing et sites sociaux
La grande nouveauté en revanche, c’est l’enjeu que représentent les sites sociaux. Il y a eu une époque où il suffisait, pour animer un forum, de vérifier qu’il n’y avait pas de propos choquants. Mais « aujourd’hui, avec le développement d’outils comme Twitter, les entreprises se rendent compte qu’elles ont besoin d’experts capables de créer et d’animer leur compte, de faire de la veille afin de savoir ce qui se dit sur elles, de répondre en leur nom… » Mettre en avant une marque, surveiller les réactions de ses amateurs aux actualités qui y sont liées… Les nouveaux métiers du web sont tiraillés entre le marketing et la relation client, le rédactionnel et la technique, la communication et la veille économique.
« Un quart de la population française a un profil Facebook. C’est un fait qu’il est désormais impossible d’ignorer lorsqu’on parle de marketing. » Si les entreprises ont conscience du phénomène, toutes ne sont pas encore prêtes à le gérer. Certaines l’ignorent, d’autres confient ce type de tâches à des agences extérieures en attendant de voir si les résultats sont satisfaisants, et les dernières, à la pointe de l’innovation, créent un service en interne et recrutent des spécialistes. « Ce sont avant tout des métiers du bon sens », explique Thomas Delorme. Certes, une maîtrise technique de l’outil web est nécessaire pour pouvoir les exercer, et pour cela, des formations existent. Mais « les expertises exigées sont très empiriques, les professionnels du secteur ont appris sur le tas. » La plupart d’entre eux sont diplômés dans l’un ou l’autre domaine, par exemple en marketing ou relation client, et ont appris à se servir d’Internet en lien avec leur spécialité. Pour d’autres, il s’agit de l’inverse : après une formation au web, ils ont découvert le potentiel vendeur de l’outil et ont complété leurs compétences en communication par des stages ou grâce à leurs précédentes expériences en entreprise.
Petit à petit, les formations initiales suivent le mouvement, mais si certaines proposent par exemple des spécialisations en e-business, il n’existe encore aucun BTS com-réseaux sociaux ou DUT Twitter-marketing ! A quand l’option Facebook en IUT ?
Chiffres-clés
93 000
postes de professionnels de la communication sont à pourvoir entre 2005 et 2015.
207 000
postes d’informaticiens sont à pourvoir entre 2005 et 2015.
1 300 à 2 200
euros brut par mois. C’est le salaire d’un webmaster débutant.
Pour plus d’informations : www.metiers.internet.gouv.fr
