Avec 45 architectes pour 100 000 habitants, contre 82 en moyenne dans les autres pays européens, la France a longtemps manqué d’architectes. Le créneau était donc porteur, les opportunités d’emplois nombreuses. Toutefois, la crise que traverse l’immobilier, et plus particulièrement la construction de neuf, risque de changer la donne : le nombre de mises en chantier a fortement diminué, rendant le marché plus concurrentiel. Malgré cela, Hervé Vachon, gérant d’ADM Architectes, tient à rester optimiste : « l’immobilier va finir par repartir. La seule question, c’est quand ? » Le secteur a connu des années d’euphorie auxquelles succède une période plus difficile.
Concevoir et convaincre
Créativité et persévérance sont deux qualités essentielles pour devenir architecte. La première pour imaginer des bâtiments qui n’existent pas encore. La deuxième parce qu’il faut constamment convaincre les collaborateurs, les clients, les entreprises qui exécutent les travaux… Outre ce côté humain, des compétences techniques sont bien sûr requises : la géométrie ne doit avoir aucun secret pour un architecte, pas plus que le dessin ou, désormais, l’infographie. Car aujourd’hui, tout se fait par ordinateur, des premières esquisses au projet final. Par ailleurs, une certaine culture générale est également la bienvenue, de même qu’une connaissance de l’histoire de l’architecture. Sur un plan purement pratique, la profession est réglementée : pour exercer, un architecte doit être titulaire d’un diplôme reconnu et s’inscrire à l’Ordre des architectes.
De nombreuses possibilités
Ce métier présente de multiples facettes. Certains se consacrent exclusivement à la construction de logements neufs, d’autres privilégient les bâtiments commerciaux ou administratifs, d’autres encore se lancent dans la restauration d’édifices historiques. L’architecte doit aussi décider s’il veut exercer à son compte en tant que libéral, créer sa société, être salarié d’une entreprise ou encore entrer dans la fonction publique, par exemple au service urbanisme d’une collectivité locale. Il peut également choisir son champ d’action, en restant dans une région, en étendant son activité au territoire français ou en répondant à des sollicitations de l’étranger.
Voir pousser sur un terrain un bâtiment que l’on a dessiné… pour Hervé Vachon, « c’est ce qu’il y a de plus motivant » : le produit fini est la récompense de plusieurs années de travail. Car l’architecte s’investit généralement sur du long terme, un projet de construction pouvant s’étaler sur deux à quatre ans selon son ampleur.
Tout au long de cette période, l’architecte travaille en collaboration avec de nombreuses personnes : clients approuvant ou non les esquisses, économistes chargés d’évaluer les coûts d’un projet, experts qui examinent la faisabilité et les détails techniques de l’ensemble, administrations auxquelles il faut demander les permis de construire, ouvriers et chefs de chantier s’attelant à la construction… Car au final, l’architecture est un travail d’équipe, qu’il s’agisse d’élaborer un nouveau bâtiment ou de rénover des édifices existants.
Chiffres-clés
29 417
architectes étaient inscrits au tableau de l’Ordre national des architectes fin 2007.
10 %
des architectes ont moins de 35 ans.
1 600
nouveaux diplômés sortent chaque année des écoles d’architecture.
33 %
des architectes exercent leur métier en Ile-de-France.
20 %
des architectes sont des femmes.
Plus d’infos sur www.architectes.org
