Les agences d'intérim, acteurs majeurs de l'emploi

Les agences d'intérim, acteurs majeurs de l'emploi

Avec 6 500 agences réparties sur tout le territoire, et depuis la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 qui a élargi leur champ de compétences, les entreprises de travail temporaire (ETT) sont devenues des acteurs majeurs en matière de recrutement, qui contribuent au service public de l’emploi.

Depuis la loi du 18 janvier 2005, les ETT ont la possibilité de faire du recrutement en vue d’une embauche (en CDI ou en CDD). Les entreprises et les personnes à la recherche d’un emploi bénéficient ainsi de l’expertise des professionnels de l’intérim en matière de recrutement et de leur connaissance du marché du travail et des bassins d’emploi.

En 2005, 8 500 placements ont été assurés par 110 ETT, avec une forte accélération en 2006, puisque 26 500 recrutements ont été réalisés par 146 ETT. Soit trois fois plus ! Près de 90 % ont été réalisés par les grandes entreprises du secteur (« top 20 »). Mais la nouveauté vient des PME, où l’activité recrutement s’est dévelloppée le plus rapidement en réponse à une demande locale forte. Les PME de la profession comptent désormais pour 11 % des réalisations (6 % en 2005), soit 3 000 recrutements.

Ces recrutements se font à 61 dans dans tertiaire, dont 44 % dans le secteur des services. Le marché du placement semble donc complémentaire de celui de l’intérim, plus axé sur les « cols bleus » de l’industrie et du BTP. Côté placements, les plus concernés sont les « cols blancs » : employés, techniciens, agents de maîtrise, cadres intermédiaires... Cependant, en 2006, les plus fortes progressions ont été enregistrées dans les secteurs qui rencontrent des difficultés de recrutement, c’est-à-dire les transports et le BTP.

Ces recrutements concernent tous les niveaux de qualification. Ainsi, en 2006, les recrutements ont bénéficié à 38 % d’ouvriers (contre 13 % en 2005), à 23 % d’employés, à 22 % de techniciens et agents de maîtrise et à 17 % de cadres. Les ETT sont donc devenus des acteurs essentiels sur le marché de l’emploi, qu’il s’agisse d’intérim ou de recrutements en CDI ou CDD.



L’intérim en chiffres, c’est... :

- Près de 3 millions de personnes travaillent dans l’intérim en équivalent temps plein en Europe (notamment dans quatre pays, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas).

- Les intérimaires représentent 2,1 % de la population active en France, 5 % en Grande-Bretagne, 2,7 % aux Pays-Bas et 2 % en Belgique.

- En France, les intérimaires travaillent essentiellement dans l’industrie (45,8 %), le tertiaire (32,9 %), et le BTP (20,6 %).

Sources : PRISME (Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi)

Interview

Elsa Bourgeois, directrice marketing Expectra

Qu’est-ce que la loi de 2005 a changé pour vous ?

En tant que réseau de recrutement spécialisé en hautes compétences, c’était tout à fait naturel et légitime de faire du recrutement en CDI/CDD, car cela fait appel à la même capacité à mettre en relation des entreprises et des candidats. Dans leur expression de besoin, nos clients ne savent pas forcément s’ils cherchent quelqu’un en intérim ou en permanent. Même chose côté candidats, certains sont des pros de l’intérim, ils aiment cette variété de missions, d’autres préfèrent un emploi fixe. Pour nous, qu’il s’agisse de recrutement temporaire ou permanent, le métier reste la même. Nous avons mis en place une quinzaine d’équipes dédiées au recrutement de cadres en CDI, qui ont permis d’embaucher environ 1 000 personnes en 2006. Sur la lancée de 2006, l’activité est en plein développement, et nous ouvrons des bureaux en province.

Quels profils vous sont le plus demandés ?

Nous restons sur les périmètres pour lesquels nos compétences sont les plus reconnues : profils cadres, dans les domaines de l’informatique et des télécoms, de l’ingénierie et des technologies industrielles, de la gestion et du management. Les profils les plus demandés en 2006 ont été : ingénieurs process, ingénieur en électronique, administrateur Unix, chef de projet informatique… Il y a aussi une forte demande dans la banque-finance, dans l’ingénierie de construction et d’assistance à maîtrise d’ouvrage, dans l’industrie et les bureaux d’études... Il s’agit de compétences, particulières, souvent difficiles à trouver.

Quelles sont vos forces et votre particularité sur le marché de l’emploi ?

Notre plus, c’est notre réactivité. Tout se joue sur les moyens de sourcing qu’on met en place et sur les viviers que l’on constitue, moins importants en volumes que ceux des gros acteurs comme l’APEC ou l’ANPE, mais sur lesquels on sait identifier rapidement la bonne personne. Nous cherchons à bien comprendre le besoin du client, puis à rencontrer et évaluer le candidat, pour que l’adéquation profil/poste soit la meilleure possible.