Tourisme en Provence : de l'importance de la gestion de l'eau dans les locations de vacances

Tourisme en Provence : de l'importance de la gestion de l'eau dans les locations de vacances

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Au cœur du tourisme en Provence, l’économie d’eau devient un sujet crucial en raison du changement climatique. Hôtels et campings innovent pour préserver cette ressource indispensable, tout en préservant l’attrait des locations de vacances dans cette région souvent touchée par la canicule.


Le défi du tourisme en Provence : assurer la pérennité hydrique des logements saisonniers

En matière de tourisme en Provence, la gestion prudente et l’économie d’eau sont au cœur des problématiques et deviennent des impératifs. Lionel Davin, à la tête du camping intercommunal du Brégoux dans le Vaucluse, déclare à l’AFP avoir entrepris une rénovation complète des sanitaires en remplaçant la robinetterie par des modèles permettant l’économie d’eau et intégrant des économiseurs. De plus, “nous avons adopté une stratégie d’arrosage raisonné pour le paysage, favorisant des variétés végétales à faible consommation d’eau” souligne-t-il. Voilà des exemples concrets tournés vers la préservation de la ressource hydraulique, mais également pour la pérennité du tourisme en Provence. Il est évident que la gestion des eaux est devenue une question essentielle.

Une réduction notable de près de 30 % de la consommation hydraulique grâce aux écosolutions

Pour ce dirigeant de camping, ces changements opérés sont une victoire qui lui ont permis d’économiser 30 % d’eau ! Ce succès revêt une importance capitale dans ce département et pour le tourisme en Provence, où les premières mesures restrictives ont été instaurées dès la mi-avril 2023. Il faut dire que le tourisme en Provence et les séjours vacances en bord de mer représentent un pan important de l’économie locale... Monuments historiques, paysages incroyables, festivals d’envergure à l’image du festival d’Avignon... La région figure dans de nombreux palmarès français et internationaux. Célèbre grâce au bestseller mondial « A Year in Provence » de Peter Mayle, cette terre a également récemment conquis les écrans via la série à succès de Netflix, « Emily in Paris ». Des programmes qui vont certainement encore plus booster le tourisme en Provence...

Les enjeux liés à l’économie de l’eau pour soutenir la croissance du secteur touristique

Le tourisme en Provence et la venue des touristes dans le sud de la France sont des moteurs économiques majeurs. Ils génèrent plus de 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel et contribuant à hauteur de 8,5 % au produit intérieur brut local, conformément à une analyse datant de 2020. Toutefois, cette prospérité du tourisme exerce également une pression considérable sur les ressources naturelles. Ainsi, la question de l’économie de l’eau est cruciale pour permettre au tourisme en Provence de perdurer. L’année 2022, par exemple, a enregistré de 23,3 millions de nuitées touristiques, d’après Vaucluse Provence Attractivité (VPA), l’agence mixte départementale dédiée. Selon l’Agence française de la transition écologique (Ademe), dans les zones très touristiques, la consommation d’eau par individu peut tripler pendant l’été, accentuant ainsi les préoccupations liées à la gestion durable des ressources.

Objectif : la durabilité de l’industrie du voyage

Pour que le tourisme en Provence soit davantage orienté vers la durabilité, une initiative novatrice, impliquant des acteurs volontaires, s’engage dans l’évaluation des infrastructures et des pratiques, en vue de proposer des améliorations concrètes. En partenariat avec des offices du tourisme en Provence, des organisations professionnelles et autres, la VPA dirige ce projet pilote, entamant les premières évaluations dans une trentaine d’établissements. Emilie André, chargée de mission au sein de VPA, souligne l’objectif d’« accompagner les intervenants dans une transformation de leur offre », en fournissant un catalogue détaillé d’options d’écosolutions. De plus, une dimension financière est intégrée, via notamment les fonds dirigés par l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui injecte plus de 30 millions d’euros dans le secteur du tourisme en Provence pour les années 2023-24.

Gestion innovante des ressources naturelles : ce camping à l’avant-garde de l’écologie

Ces projets et initiatives pour une gestion plus durable des eaux, intéressent Lionel Davin, gérant d’un camping de 153 emplacements. Malgré l’atout d’une piscine, conçue il y a quelques années pour charmer une clientèle familiale, la note d’eau s’établit toujours à environ 20 000 euros par an. Pour maitriser la consommation d’eau, en dehors de la saison du tourisme en Provence, la piscine n’est pas vidée, mais conservée en mode « hivernage » pour économiser la ressource. Dans sa quête d’une consommation encore plus modérée, le directeur envisage la mise en place de bracelets électroniques pour les clients. Ces derniers offrent un volume de base aux clients et facturent l’excédent de consommation d’eau. Une autre option serait l’installation de robinets à détection infrarouge pour éviter le gaspillage.


Même s’il accueillait favorablement des financements, M. Davin souligne que le retour sur investissement pourrait s’avérer deux à trois fois plus substantiel grâce à des factures maîtrisées.

Innovation écologique dans les locations de vacances : l’exemple d’un hôtel écoresponsable

Emilie Brès, propriétaire du Mas des Grès, un des importants domaines de locations de vacances nichés à Lagnes à l’est du Luberon, partage son expérience. Assise à l’ombre de platanes séculaires dans la cour de son hôtel de 14 chambres, elle évoque les répercussions de la canicule de l’été précédent, qui a nécessité le réapprovisionnement de la piscine.

Depuis, l’établissement a consacré 11 000 euros à une couverture de piscine isolante à énergie solaire, réduisant ainsi l’évaporation. Parallèlement, le jacuzzi d’antan a été changé, grâce à un soutien global de 10 000 euros de l’Ademe. Ces investissements ont « eu un double effet bénéfique : la préservation de l’eau sur le plan environnemental et des économies financières, puisque nos factures ont diminué », explique-t-elle.

Les salles de bains ont été équipées de dispositifs « mousseurs », réduisant la consommation hydrique aux robinets. De même, la pelouse de la cour a été métamorphosée en un élégant gravier blanc, baissant considérablement les besoins en arrosage. Emilie Brès souligne que la sensibilité écologique gagne du terrain dans l’industrie du tourisme en Provence.

Un système économique en désaccord avec la générosité de la nature

Malgré toutes ces dispositions visant à rendre le tourisme en Provence plus durable et économe en eaux, divers « collectifs » locaux expriment des réserves et se sont récemment constitués. Ils s’opposent notamment à des projets hôteliers jugés excessivement gourmands en ressources. Dans cette dynamique, l’association France Nature Environnement (FNE) apporte son appui à ces initiatives.

Patrick Faure, un membre du bureau de France Nature Environnement (FNE) — Vaucluse, met en garde sur le fait que les ressources disponibles ne répondent pas aux besoins croissants des touristes ». Le concept de vacances climato-intelligentes fait ses débuts en France : un concept déjà bien intégré en Suède. Il pointe du doigt une économie désaccordée avec la générosité de la nature, une discordance qui s’accentuera davantage avec les conséquences du changement climatique.

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Avec ETX / DailyUp