Quelle est la place des langues dans le monde professionnel ?

Pas de doute possible : la maîtrise de l’anglais est devenue une exigence pour de nombreux employeurs. Mais quelles sont les autres langues recherchées par les recruteurs ? Tour d’horizon.

 « L’anglais est le moyen de communication international. Dans tous les secteurs professionnels, dans tous les métiers, il faut aujourd’hui parler anglais. » Sylvie Petelot plante le décor. Pour la responsable de la communication du groupe Telelangue « l’anglais est un critère de recrutement. » C’est la langue des affaires. Responsable du Centre d’étude des langues (CEL) de Colmar, Marguerite Gass renchérit : « ce ne sont plus seulement les cadres supérieurs qui doivent parler anglais. Les agents de maîtrise sont recrutés en fonction de leur niveau d’anglais. Les ouvriers doivent savoir lire un plan en anglais. »

 

Situation géographique

La position européenne est claire, les élèves devraient avoir la possibilité d’apprendre deux langues de l’Union européenne (UE) autres que leur langue maternelle, selon une résolution du Conseil de l’UE datée du 31 mars 1995. Alors après l’anglais, quelle langue apprendre ? « Après l’anglais, l’espagnol est la langue la plus recherchée », selon Sylvie Petelot de l’organisme Telelangue, l’un des spécialistes de la formation à distance. « Surtout si vous êtes amenés à travailler avec le marché espagnol », ajoute-t-elle. Parler espagnol sera un plus dans les domaines de l’énergie, de l’agroalimentaire, du bâtiment, de l’hôtellerie et du tourisme.

Toutefois, « tout dépend de votre situation géographique », répond Marguerite Gass au CEL de Colmar. « L’Alsace est une région frontalière, poursuit-elle, l’Allemagne est le premier partenaire économique. Par conséquent, la deuxième langue la plus demandée par les employeurs est l’allemand. » Pour travailler dans les secteurs de l’industrie et du commerce dans cette région, l’allemand peut être la condition sine qua non.

 

« Le russe, le japonais »

Dans l’ordre, si vous parlez anglais, espagnol, allemand et français, vous pouvez vous mettre à l’italien. « Se classent ensuite à un même niveau le russe, le japonais, le chinois et l’arabe », classifie Marguerite Gass. L’apprentissage de ces langues reste anecdotique. La raison est simple : « il est très difficile de les apprendre », prévient-elle.

Avec un Japonais par exemple, la langue professionnelle restera l’anglais. Par contre, connaître quelques mots dans la langue de son interlocuteur peut faciliter les relations professionnelles, surtout dans le cadre d’un déplacement à l’étranger. Sylvie Petelot partage le même avis. « A l’instar du japonais et de l’arabe, le chinois est de plus en plus demandé. Mais l’apprentissage de ces langues est marginal », explique-t-elle. Apprendre les bases peut suffire en fonction du poste occupé dans l’entreprise.

Petit conseil aux professionnels pour finir : si vous avez un bon niveau dans une langue étrangère, n’utilisez pas le mot « courant ». Ce terme est souvent interprété de façon péjorative par les recruteurs, ils traduisent par « de petites connaissances en langues ». Préférez l’expression « niveau très élevé de compétence ».

 

Priscilla Reig