Professeur à domicile : un métier valorisant
Incollable en français, doué en maths, bilingue en anglais… Nombreux sont les spécialistes d’un domaine qui décident d’aider des élèves à progresser en leur donnant des cours particuliers sur ce thème qu’ils maîtrisent parfaitement. Acadomia, acteur incontournable du marché du soutien scolaire, emploie 25 000 enseignants pour environ 100 000 élèves et recrute en moyenne 10 000 nouveaux collaborateurs par an. Philippe Coléon, directeur général, comprend parfaitement cet engouement pour le métier : « c’est un emploi valorisant sur un CV, il est parfait pour une première expérience professionnelle, en particulier pour quelqu’un qui se destine à l’enseignement. »
Un métier difficile mais gratifiant
Inconvénient du métier : les cours ont souvent lieu à des horaires décalés, le soir, les week-ends et pendant les vacances et jours fériés, puisqu’ils sont dispensés après l’école. « C’est aussi un avantage, car nos enseignants établissent eux-mêmes leur emploi du temps en nous disant à quels moments ils préfèrent travailler. » D’ailleurs, la plupart des professeurs qui donnent des cours à domicile le font en parallèle à une autre activité. Nombreux sont par exemple les étudiants en université ou futurs instituteurs qui choisissent de partager leurs connaissances avec des élèves du collège ou du primaire.
En outre, c’est une fonction qui présente des côtés frustrants, car les effets des cours ne se font pas toujours sentir immédiatement, et l’impression de stagner peut être décourageante. Par opposition toutefois, constater que l’élève a effectivement accompli des progrès, qu’il a réussi l’examen qu’il préparait ou obtenu de meilleures notes dans une matière qu’il négligeait, est particulièrement gratifiant. « Aider quelqu’un à surmonter ses difficultés est un travail sur du long terme, nous demandons un engagement de la part de nos enseignants : ils ont une mission à accomplir », explique Philippe Coléon.
Des qualités humaines
L’aspect pédagogique est évidemment primordial : non content de connaître son sujet sur le bout des doigts, le professeur doit être capable d’identifier les lacunes de son élève afin d’adapter son enseignement, souvent dispensé en parallèle à une scolarité classique. Il lui faut établir un programme à respecter pour obtenir des résultats. Par définition, il est engagé pour aider un particulier dans un domaine qui lui pose problème, un collégien en situation d’échec scolaire ou un retraité malhabile devant un ordinateur, aussi doit-il faire preuve d’une patience à toute épreuve, et trouver les mécanismes qui fonctionnent pour chacun de ses étudiants. « Il nous arrive de refuser des candidats qui, intellectuellement, ont un niveau exceptionnel, mais qui sont incapables de transmettre leurs connaissances. » D’autant que les matières scientifiques sont les plus demandées, et expliquer des théories de physique ou de mathématiques requiert un certain doigté. Théoriquement, le processus d’apprentissage est tout de même facilité par le fait de se retrouver seul avec l’élève, par opposition aux cours de groupe, parfois plus compliqués.
Chiffres-clés
64 %
des enseignants sont des femmes.
58 %
des enseignants sont professeurs dans le secondaire.
24,3 %
des enseignants sont titulaires d’un bac +2.
358 000
postes d’enseignants sont à pourvoir entre 2005 et 2015.
