Logistique informatique : quels emplois?

Lorsqu’une entreprise change de locaux, une équipe logistique s’affaire en coulisses. Ainsi, les salariés retrouvent leur outillage informatique sur les nouveaux lieux de travail et ne subissent pas d’interruption dans leur travail. Le chef de projet en déménagement informatique supervise l’opération.

Une entreprise déménage : en quittant leur bureau le vendredi à 17h, les salariés éteignent leur ordinateur. Le lundi matin à 9h, ils le rallument dans les nouveaux locaux et tout fonctionne. Pour cela, toute une équipe logistique a travaillé pendant le week-end : « avant, le déménagement informatique n’existait pas, mais on s’est aperçu qu’un ordinateur n’est pas une armoire, ça ne se déplace pas de la même manière », explique Laurent Robardet, chef de projet en déménagement informatique chez Facilog, société spécialisée dans l’accompagnement au transfert des entreprises.

Malgré la crise, les professionnels de ce domaine s’en tirent plutôt bien. Il y a eu un moment creux, car les entreprises étaient plus frileuses. Mais l’activité reprend peu à peu, puisqu’elles ne peuvent pas reporter indéfiniment les changements de locaux. Le métier de chef de projet en déménagement informatique est en plein essor : « si je quittais Facilog demain, je n’aurais pas de mal à retrouver un emploi, à condition d’être moins exigeant sur les conditions de travail et la rémunération. »

Sens de l’écoute et réactivité

Le chef de projet dirige le déménagement du début à la fin : préparation et inventaire en amont, transfert du matériel, test de l’installation et pour finir assistance au client en cas de problème de fonctionnement.

Le métier exige une bonne capacité d’écoute, un esprit organisé et logique ainsi qu’un bon sens de l’anticipation. Mais surtout, la réactivité est essentielle : « lorsque quelque chose ne fonctionne pas, il faut être capable d’analyser, de trouver le problème et d’y apporter une solution en moins de deux heures », affirme Laurent Robardet.

C’est une profession dans laquelle il faut accepter de travailler sous pression. Si les projets sont préparés des semaines à l’avance, la plupart sont réalisés sur un week-end. Certains gros déménagements pour lesquels il faut déplacer les postes de travail de plusieurs milliers de personnes s’échelonnent même sur une dizaine de week-ends. Le chef de projet doit donc être prêt à laisser périodiquement sa vie familiale de côté.

Un métier ouvert à des profils très différents

Si aucun diplôme n’est exigé, des compétences en informatique ou en gestion de projet, voire les deux, sont préférables. Mais c’est une profession qui laisse la voie ouverte aux autodidactes. Ainsi, lorsque Laurent Robardet a commencé à travailler dans ce domaine, il n’avait en poche qu’un CAP de cuisinier et comme seule expérience douze ans en cuisine. Mais il était passionné d’informatique et il a trouvé un premier emploi dans ce secteur : « j’ai eu la chance de tomber au bon endroit, au bon moment et j’ai pu acquérir des compétences rapidement. »

D’après lui, il est souhaitable d’avoir commencé en bas de l’échelle, car un ancien technicien est mieux à même de déterminer tout de suite ce qui pose problème lorsque cela arrive. Si un jeune lui demandait comment apprendre son métier, voici ce qu’il lui répondrait : « prends sur toi, prends du temps, va travailler avec quelqu’un d’expérimenté et regarde bien comment ça se passe. »


Chiffres-clés


50 %
des personnes travaillant dans le domaine du transport et de la logistique ont moins de 10 ans d’expérience lors de leur recrutement.

45 %
des travailleurs du secteur transport-logistique sont des femmes.

42 %
des personnes travaillant dans le domaine du transport et de la logistique ont au moins un baccalauréat.

669 000
postes sont à pourvoir dans le secteur du transport et de la logistique entre 2005 et 2015.