Le télétravail : flexibilité et autonomie

S’il a d’abord été annoncé comme une révolution, le télétravail n’est pas si développé que ça dans les entreprises hexagonales : il concerne moins de 7 % des salariés français. Pourtant, ce mode de fonctionnement offre de nombreux avantages à la fois pour les employeurs et les employés.

Les atouts du télétravail sont aujourd’hui bien connus. « Mes horaires sont flexibles, je ne perds plus de temps dans les transports et mon cadre de travail est calme et propice au traitement de dossiers complexes. » Claire Arnoud a adopté le télétravail à temps plein depuis qu’elle est entrée chez SGS, société de contrôle, d’analyses et de certification. Mais elle reconnaît que son poste en service après vente s’y prête particulièrement. Ingénieur support en informatique, elle est intégrée à une équipe internationale. « Même en travaillant de chez moi, j’arrive à ne pas mélanger ma vie professionnelle et ma vie privée. Si je travaille trop, mes enfants me rappellent à l’ordre, et lorsque je dois vraiment me concentrer, il me suffit de m’enfermer dans mon bureau. »

En tant que prestataire de service aux entreprises, SGS demande une grande disponibilité, de l’autonomie et des déplacements à ses salariés. Les faire passer par un bureau au lieu de les laisser se rendre directement chez un client serait une perte de temps.

Des outils adaptés
« Nous nous concentrons plus sur les résultats que sur les heures de bureau accomplies, explique Francis Bergeron, directeur des ressources humaines. 60 % des salariés de SGS sont en télétravail, à temps plein ou partiel. » Formateurs, responsables RH, contrôleurs ou encore comptables profitent de cette liberté de mouvements.

L’entreprise a adopté ce mode de fonctionnement depuis le début des années 2000, en réponse à un besoin de réduction des frais. « Nous avons profité de l’essor technologique du moment, en particulier des nombreuses innovations sur le plan de la communication. » Il est vrai que les outils désormais mis à la disposition des salariés (vidéoconférences, partage des documents, connexion Internet sans fil, chat interne…) facilitent les échanges d’informations.

Des habitudes tenaces
Le présentéisme, les relations entre collègues, les réunions informelles autour de la machine à café… Ces habitudes restent ancrées dans les mentalités de la plupart des entreprises. Elles aident à maintenir une culture d’entreprise et à lutter contre l’isolement. En outre, si la plupart des métiers qui utilisent l’ordinateur et le téléphone comme principaux outils sont en théorie accessibles au télétravail, tous les postes ne présentent pas les mêmes facilités. Francis Bergeron le reconnaît : « c’est plus compliqué à mettre en place pour les secrétaires, car nous avons besoin d’elles dans les locaux, pour assurer l’accueil ou préparer les salles de réunions. »

De plus, certains secteurs sont plus flexibles que d’autres. Par exemple, dans l’industrie, la présence des ouvriers de production est évidemment requise et seuls les postes de bureau (commerciaux, comptables, informaticiens…) sont adaptables. Banques et assurances, audit et conseil, communication et marketing… ces domaines d’activité sont, par nature, plus ouverts au télétravail que l’hôtellerie-restauration ou le bâtiment et les travaux publics. Tous les progrès techniques n’y changeront rien : il est plus facile d’imaginer un télé-conseiller travaillant de chez lui qu’un électricien raccordant une installation ailleurs que chez son client.


Chiffres clés

10 %
des cadres peuvent être considérés comme des télétravailleurs à domicile, d’après une étude menée en 2004 par la Dares.

5,4 %
des salariés sont des télétravailleurs nomades.

1 900 000
télétravailleurs étaient recensés en France en 2004.

11 %
de croissance annuelle du télétravail ont été enregistrés dans l’Union européenne sur la période 2000-2005.