Le mécano d'hier devient technicien
L'univers de l'automobile a toujours été un secteur important de notre économie. Encore en 2007, un Français sur dix lui devait son emploi. Plus particulièrement dans le domaine de la distribution et des services, 451 000 salariés officient pour plus de 90 000 entreprises. Sur ce bassin conséquent d'emplois, plus de 70 % sont des postes techniques en maintenance ou en carrosserie. Un secteur très vivace où les offres ne manquent pas : « depuis deux à trois années, la profession annonce un déficit de 15 000 personnes sur toute la France. Et à 70 %, ce sont des postes techniques qui sont recherchés », constate Catherine Rajalu, Directrice de la communication au sein du Garac, l'école nationale des professions de l’automobile. Mais attention, les mécanos d'antan ne sont plus aussi prisés sur le marché. « Avec l'arrivée de l'électronique et de l'électricité dans les véhicules, le métier a beaucoup évolué. Les besoins en mécanique pure sont moins importants », confie Philippe Mérel, chef du département de l'action institutionnelle de l'Association nationale pour la formation automobile. Un fait confirmé par Catherine Rajalu : « en 2007, seulement 26 % des offres d'emploi que le Garac a reçues, concernaient des demandes de mécaniciens avec un CAP ou un BEP ».
De belles perspectives d'évolution
Parallèlement, 32 % des offres reçues par le Garac en 2007 s'adressaient à des bacs professionnels. « Le problème est qu'actuellement 70 % des jeunes en formation préparent un CAP ou un BEP et seulement 20 % un bac pro. Alors que les besoins des entreprises suivent une tendance inverse, c'est une des raisons de cet important déficit », explique Catherine Rajalu. L'autre raison de ce phénomène : le vieillissement des cadres du secteur. Entre 2006 et 2016, 16 %, soit un quart d'entre eux, prendront leur retraite. Une réalité qui doit inciter les jeunes à davantage se former pour la Directrice de la communication du Garac : « un mécanicien avec un bac professionnel aura beaucoup plus de facilité pour évoluer vers ces postes à responsabilité qui vont être très nombreux à pourvoir ». Le besoin en formation dans ce secteur est tel qu'un nouveau cursus vient de voir le jour. « En partenariat avec le CNAM et le Garac, nous avons mis en place, pour cette rentrée scolaire, une formation d'ingénieur en maintenance dans les services de l’automobile. La première promotion sortira dans trois ans », relate Philippe Mérel de l'ANFA.
De nouvelles compétences à développer
Ce besoin de professionnels de plus en plus qualifiés n'est pas prêt de se tarir pour Philippe Mérel. « Les évolutions technologiques sont constantes dans ce secteur. Les techniciens de l'automobile doivent être des personnes motivées, aptes à se former continuellement. La remise à niveau est indispensable pour perdurer dans ce métier. » Avec les années, une autre évolution du métier de mécanicien se profile : « ces professionnels sont de plus en plus en contact direct avec la clientèle et de plus en plus on exige d'eux d'avoir de très bonnes qualités relationnelles », conclut Philippe Mérel.
Chiffres clés
1 319 € brut par mois
salaire minimum de départ pour un mécanicien avec un CAP ou un BEP
1 518 € brut par mois
salaire minimum pour un technicien en maintenance automobile débutant doté d'un bac pro
Des effectifs à 98 % masculins
Soucieux de voir les métiers techniques de l'automobile s'ouvrir aux femmes, les professionnelles du secteur ont créé leur association, Les Elles de l'auto.
