Formateur : Savoir partager ses connaissances
Cinq milliards d’euros. C’est le chiffre d’affaires annuel du secteur de la formation continue. Autant dire que le marché se porte bien et qu’il y a des places à prendre. Car les entreprises tiennent à ce que leurs salariés restent à niveau. Elles encouragent la participation aux formations, en particulier en informatique, commerce et secrétariat, les domaines les plus en vogues, d’après une enquête réalisée par la DARES en 2005. Les stages de communication et de gestion des ressources humaines se développent à tel point que quiconque devant prendre en charge une équipe devra bientôt en passer par là.
L’emploi est donc à la hausse pour les formateurs professionnels : 230 000 emplois de formateurs-recruteurs devraient être à pourvoir d’ici 2015. Pour autant la concurrence est rude. Attirés par l’essor du secteur, des professionnels toujours plus nombreux se laissent, en effet, tenter par une reconversion. Après une quinzaine d’années d’expérience, ces experts issus de tout domaine d’activité décident de transmettre leur savoir.
Or ironiquement, bien que des diplômes universitaires existent, aucune formation n’est obligatoire pour devenir formateur. Si ces cursus apprennent à structurer un cours ou à prendre la parole en public, ils ne peuvent pas fournir à leurs étudiants ce dont ils ont le plus besoin : une connaissance parfaite de leur sujet, celle qui ne vient que grâce à la pratique. Saupoudrez d’une bonne capacité d’écoute, d’un sens de la pédagogie et de patience, « beaucoup de patience », insiste Georges Vigreux, fondateur du réseau de formateurs Intras Consultants et lui-même formateur en informatique, et le tour est joué. Ne reste qu’à se déclarer à la DRTEFP (Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle) et à trouver des clients.
S’adapter à la demande
Le formateur peut être indépendant, salarié ou vacataire occasionnel. Mais qu’il travaille à son compte ou non, il ne doit pas se reposer uniquement sur ses compétences dans son domaine spécifique : de plus en plus, il sera amené à utiliser d’autres outils, par exemple l’informatique. Pour rassurer ceux qui sont perdus devant un clavier, sachez que des formateurs spécialisés se feront un plaisir de vous mettre à niveau…
Georges Vigreux l’a constaté : « la demande est de plus en plus technique.». Une évolution logique, en particulier en informatique, puisque l’accès aux ordinateurs s’est démocratisé. La génération actuelle s’est formée seule sur les programmes de base et surfait sur Internet avant même d’entrer au collège. Les spécialistes ont donc dû s’adapter et approfondir leurs cours, tout comme les professionnels du management, qui font face à la concurrence de livres de plus en plus nombreux sur la façon de gérer une équipe. Quel que soit le domaine, le formateur doit réellement maîtriser tous les aspects de la question, car « il peut ne tomber que sur des débutants qui demanderont des choses très simples, puis avoir affaire à quelqu’un qui connaît déjà bien le sujet ».
Chiffres-clés
30 %
des formateurs-recruteurs sont employés par l’Etat ou les collectivités territoriales
39 %
des formateurs-recruteurs ont au moins un bac +3
230 000
emplois de formateurs-recruteurs seront à pourvoir d’ici 2015
30 %
des formateurs-recruteurs ont plus de 50 ans
45 000
organismes de formation sont déclarés en France
54,4 %
des employés travaillant dans des entreprises de 2 000 salariés et plus ont eu accès à la formation continue en 2005, contre seulement 12,9 % pour les entreprises de 10 à 19 salariés
