Création d'entreprise : pourquoi pas vous ?

La création d’entreprise se porte bien en France ces dernières années. Mesures d’incitation, climat économique favorable et simplifications administratives sont au rendez-vous… vous pouvez vous laisser tenter, à condition de ne pas prendre les choses à la légère.  

Selon l’INSEE, 73 % d’entre eux sont des hommes, ils ont un âge moyen de 38 ans, et entre 25 et 34 ans dans presque 40 % des cas. Et malgré le fait que le « goût d’entreprendre » demeure quelque peu étranger à la culture française, ils ont osé franchir le pas : ils ont créé leur propre affaire. « Entreprendre, c’est prendre un risque et cette envie n’est pas très développée en France. C’est ce qui explique des statistiques un peu faibles », note Véronique Chambaud, consultante pour Chambaud Management et auteur de différents ouvrages sur la création d’entreprise . On dénombrait 322 270 nouvelles entreprises en 2006, dont plus de 230 000 créations pures, 38 700 reprises et 50 400 réactivations. Des chiffres très positifs en comparaison avec le début des années 2000, mais… « peut mieux faire ! », comme disent les enseignants.

Au premier rang des freins à l’esprit d’entreprise, la complexité des démarches administratives. Certes, beaucoup de choses ont été simplifiées, notamment avec la création des « guichets uniques », mais il y a encore du chemin à faire. « En fonction de la nature juridique de votre activité, vous devez vous adresser à la chambre de commerce, à la chambre des métiers, au centre des impôts… les frontières sont parfois floues et les gens se voient baladés d’un service à l’autre », explique Véronique Chambaud. Par ailleurs, les jeunes rencontrent souvent des problèmes de crédibilité : leurs interlocuteurs craignent un manque de maturité ou d’expérience, et peinent à accorder leur confiance.

 
« Il ne faut surtout pas se contenter d’Internet »

C’est pourquoi Véronique Chambaud préconise un modus operandi méticuleux, de façon à mettre toutes les chances de son côté. Pour ce faire, il est impératif de se faire accompagner. Si l’on en a les moyens, on peut faire appel à un juriste ou un expert comptable. Autrement, des structures publiques existent. Dans tous les cas, et malgré toutes les informations qui y foisonnent, « il ne faut surtout pas se contenter d’Internet », insiste Véronique Chambaud. Erreurs les plus fréquentes : un statut mal choisi, et par conséquent un régime juridique inadapté, mais aussi bien souvent des charges fiscales et sociales sous-estimées. Résultat, l’aventure s’arrête en raison de moyens trop limités. Pour s’informer, la spécialiste recommande la lecture de plusieurs ouvrages approfondis, et la visite de salons afin d’y rencontrer des entrepreneurs, des chefs de micro-entreprises, des franchisés… Poser des questions à ceux qui ont « du vécu » reste un des meilleurs moyens de s’informer. Enfin, elle conseille des précautions juridiques, surtout pour les créatifs : « il faut faire très attention aux contrats qui régissent les relations avec les clients, penser à protéger son nom à l’INPI , etc. ».
Bref, si vous vous lancez dans l’aventure, veillez à ce qu’elle prenne des airs de voyage organisé !

 En chiffres

1 million

Depuis 2002, plus d’un million d’entreprises ont été créées ex nihilo en France.

+3,7 %

Le nombre de créations pures a augmenté de 3,7 % entre 2005 et 2006.

+5,2 %

En 2006, le secteur des services arrive en tête du nombre de créations d’entreprises avec une augmentation de 5,2 % par rapport à 2005.

Pour en savoir plus

www.apce.com
www.finances.gouv.fr/themes/entreprises/creation_entreprise
www.urssaf.fr/profil/createurs_dentreprise