Chef de chantier : organiser et construire
Plans, construction puis finitions, les chantiers se divisent en plusieurs étapes. Au carrefour entre études et réalisation, le chef de chantier gère les travaux et les équipes, surveillant les évolutions, palliant les éventuels problèmes et assurant le succès de la construction. Pour être un bon chef de chantier, « il faut savoir gérer une équipe et être résistant », d’après Johan Seéish, de l’entreprise de travaux publics GDTP. Sur le terrain, le chef de chantier passe des heures debout à l’extérieur, à réceptionner les matériaux qu’il a commandés, coordonner les actions des ouvriers, les aider en cas d’urgence. Et lorsque la journée de ses subordonnés s’achève, il doit s’occuper des tâches administratives, rédiger les rapports sur l’avancement des travaux, tenir à jour le planning pour être certain de respecter les délais.
Il lui faut aussi être extrêmement prudent en ce qui concerne les questions de sécurité. « Les règles en la matière se sont renforcées. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on travaille pour les collectivités : elles sont très strictes là-dessus. » Casque, chaussures, vêtements réglementaires, matériel, signalisation, rien ne doit être laissé au hasard pour assurer la sécurité du personnel comme des passants.
Un poste à responsabilités
Plusieurs bac professionnels (technicien du bâtiment, encadrement de chantier…) préparent à ce métier, de même que des licences, des BTS spécialisés ou le DUT génie civil, avec une préférence pour l’option bâtiment. Quelques années en tant que chef d’équipe aident à convaincre les recruteurs : être embauché directement au poste de chef de chantier est compliqué, car les entreprises se basent principalement sur l’expérience pour la sélection des candidats.
« C’est un poste à responsabilités, on ne peut pas le donner à n’importe qui. » La promotion interne est l’option la plus simple : en suivant une formation généralement proposée par le patron, un ouvrier du bâtiment peut gravir les échelons de la hiérarchie jusqu’à parvenir à ce poste, puis, pourquoi pas, à celui de conducteur de travaux, une évolution logique bien que le rôle ne soit pas le même. Le conducteur de travaux officie en amont, répondant aux appels d’offre, menant les études et conduisant plusieurs chantiers à la fois.
Un marché dans la crise
Si le marché de l’emploi dans le BTP était en bonne santé depuis une décennie, la conjoncture actuelle risque de lui être moins favorable. Bien que le bilan des embauches soit toujours positif, l’Observatoire prospectif des métiers et qualifications du BTP affiche son pessimisme : les demandeurs d’emploi bénéficient encore des contrats signés l’année dernière, mais, crise oblige, cette vague porteuse risque de ne pas durer éternellement. Ainsi, l’OPMQ constate une quasi-stagnation de l’activité au premier semestre 2008 et annonce un probable recul pour 2009. Toutefois, les prévisions à long terme de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) sont moins alarmistes. Elles misent sur un secteur en expansion jusqu’en 2015 et des besoins en personnel accrus, plus particulièrement du côté des cadres et assimilés, dont font partie les chefs de chantier.
Chiffres-clés
63 %
des 38 649 personnes recrutées dans le BTP en Ile-de-France en 2006 n’avaient jamais travaillé dans ce secteur.
12,3 %
des employés du BTP travaillent dans la technique et l’encadrement de chantier.
41 %
des chefs de chantier sont des femmes.
29 %
des chefs de chantier ont plus de 50 ans.
Pour en savoir plus : www.metiers-btp.fr
