Cariste, un métier en pleine mutation
Après les magasiniers et les ouvriers du tri, emballage et préparation de commandes, ils représentent la troisième plus grande famille professionnelle du secteur transport-logistique. Les caristes, dont les recrutements ne cessent de s’intensifier ces dernières années, voient également leur métier évoluer. « Il serait réducteur de penser qu’ils sont de simples conducteurs : les caristes prennent souvent en charge d’autres responsabilités, comme la préparation des commandes, ou l’interface réception/expédition. En clair, ils sont de plus en plus polyvalents », explique Jean André Lasserre, directeur des études et recherches à l’AFT-Iftim, centre de formation spécialisé transport et logistique. S’il fut un temps où les opportunités pour les non-diplômés étaient nombreuses, il est à présent révolu : aujourd’hui, la majorité des employeurs tiennent compte des formations spécifiques des candidats. Celles qui ont leur préférence sont notamment le Titre professionnel cariste d’entrepôt, le Bac pro logistique et le BEP logistique d’entreposage. De plus, depuis 1998, les caristes sont tenus de décrocher leur Certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité (Caces) pour pouvoir exercer. Aujourd’hui indispensable, le Caces les initie aux règles relatives aux pratiques de conduite, à la connaissance technique des chariots élévateurs et aux conditions générales de sécurité dans l'entrepôt. Enfin, la maîtrise de l’anglais et un bon sens du relationnel sont les nouvelles compétences qui séduiront les employeurs. En effet, la diversification de ses tâches peut amener le cariste à avoir des contacts réguliers avec la clientèle.
La voie royale : l’intérim
« L’intérim est la voie royale pour les débutants, souligne Jean André Lasserre. Trois quarts des entreprises y font régulièrement appel, principalement pour combler des besoins en opérateurs ». Le recours à l’intérim, qui a explosé en 2007, fonctionne en outre comme un véritable tremplin à l’embauche. De nombreux secteurs d’activité, et plus particulièrement le commerce, les prestataires transport/logistique, la pharmacie, et l’industrie agro-alimentaire, ont connu une recrudescence des recrutements sur des postes logistiques l’an dernier. Alors que les perspectives d’embauche pour 2008 sont également prévues à la hausse, les nombreux départs en retraite vont contribuer à cette dynamique.
Cependant, les difficultés de recrutement vont croissant. Le métier souffre d’un déficit d’attractivité : rémunération jugée trop faible (le salaire moyen est estimé à 1 400 euros net mensuels), pénibilité et horaires de travail particuliers démotivent les candidats potentiels. Néanmoins, plusieurs perspectives d’évolution peuvent compenser ces contraintes : « la mobilité peut être verticale, horizontale, voire même géographique. On peut évoluer vers un poste de chef d’équipe, ou en fonction du type d’engin conduit, se spécialiser par type de marchandise, ou travailler à l’international », détaille Jean André Lasserre. Bref, les temps changent, les métiers aussi... Pourquoi pas les préjugés ?
À savoir
111 000
Tous secteurs confondus, on dénombre 111 000 caristes en France, sur un total de 500 000 ouvriers et employés du secteur transport-logistique (Insee, 2004)
60,2 %
Dans le secteur du commerce, 60,2 % des établissements ont recruté pour des postes logistiques en 2007 (AFT-Iftim, 2008)
+12,8
En 2007, les recrutements d’opérateurs de logistique ont augmenté de 12,8 points (AFT-Iftim, 2008)
Pour en savoir plus
www.aft-iftim.com
www.novalog-project.org
