Les métiers de l'informatique : une crise ? Quelle crise ?
Après l’éclatement de la bulle Internet et la crise qui lui a succédé, l’informatique a connu une période de creux dans le recrutement. Mais les années 2006 et 2007 ont marqué une reprise, et aujourd’hui, malgré la situation économique instable, ce secteur fait partie des quelques uns qui prévoient une hausse d’activité pour 2009. En effet, d’après les estimations du Syntec informatique, la chambre professionnelle des SSII et des éditeurs de logiciels, le marché des services informatiques progressera probablement de 2 à 4% cette année. Une croissance qui devrait avoir un effet positif sur l’emploi. Certains bassins en profiteront plus que d’autres, notamment l’Ile-de-France, qui, avec 18 000 entreprises spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication, rassemble la plus grande concentration de postes dans ce secteur.
Les compétences demandées
Les trois quarts des étudiants qui passent un BTS dans le domaine informatique sont embauchés avant même leur sortie de l’école. S’il est vrai que les ingénieurs sont très recherchés, les bac +2 ou bac +3 ne sont donc pas totalement délaissés par les employeurs. Les techniciens devraient d’ailleurs représenter plus de 40 % des recrutements du secteur en 2009, et, une fois n’est pas coutume, les jeunes diplômés sont souvent préférés aux profils très expérimentés, à condition tout de même de pouvoir justifier d’un ou deux stages.
Certaines formations très spécifiques ont particulièrement la cote auprès des employeurs. La maîtrise du système d’exploitation Unix, du système de gestion de base de données relationnelle Oracle ou encore du langage de programmation Java font partie des compétences les plus demandées sur le marché. Paradant en tête des intentions de recrutement, l’open source, ou création de logiciels de libre redistribution, devrait encore se développer jusqu'à concerner 40 % des emplois d’ici une douzaine d’années. C’est ce que prévoit la « feuille de route des logiciels libres pour 2020 » établie par un groupe d’experts, qui préconise la création de formations spécialisées pour répondre aux futurs besoins.
Des qualités personnelles
Oublié le cliché de l’informaticien caché derrière son écran qui n’adresse jamais la parole à personne : les relations humaines sont tout aussi importantes que les compétences techniques. Puisque de nombreuses entreprises font le choix d’externaliser leur service informatique ou au moins de confier une partie de sa gestion à un prestataire, les professionnels du clavier ont généralement affaire à des clients qu’ils doivent satisfaire. Un minimum de communication est donc requis.
Les métiers de la maintenance exigent par ailleurs une grande disponibilité et de la mobilité. En effet, ces professionnels peuvent être amenés à intervenir pour dépanner un réseau ou réparer un ordinateur à n’importe quelle heure, dans une zone géographique parfois étendue. Enfin, la curiosité n’est pas un vilain défaut : à la vitesse à laquelle les progrès se succèdent, un technicien qui n’aimerait pas se tenir au courant des évolutions finirait très vite par être dépassé.
Chiffres-clés
207 000
postes d’informaticiens seront à pourvoir d’ici 2015.
93 %
des diplômés en informatique trouvent un travail moins d’un an après leur sortie du système éducatif.
27 %
des informaticiens avaient moins de 30 ans en 2002.
20 %
des informaticiens sont des femmes.