Le plus beau métier du monde : Professeur
Le bac +5 devient obligatoire pour enseigner. Alors qu’ils n’ont pour le moment besoin que d’une licence dans n’importe quel domaine pour pouvoir passer le concours de l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres), les professeurs des écoles devront désormais être titulaires d’un master. Le principe du concours national reste de mise, mais les modalités vont changer. En dernière année d’université, les épreuves d’admissibilité se feront à l’écrit dès le premier semestre et se diviseront en deux grandes parties : les matières littéraires et les matières scientifiques. Les épreuves d’admission, à l’oral, attendront le second semestre et se concentreront sur la conception d’une leçon et sur la connaissance du système éducatif.
La confusion règnera peut-être au début, au moins pour les candidats qui se sont lancés dans cette voie avant la réforme et qui n’ont donc pas passé le master adéquat. Mais au final, « tabler sur une augmentation du niveau est une bonne chose », d’après Guy Cottet-Emard, directeur-adjoint d’un IUFM.
Les IUFM travaillent actuellement avec les universités à la mise en place de masters adaptés qui accordent une place prépondérante à la formation professionnelle. Car « il n’est pas question de mettre un enseignant débutant seul devant une classe ». Stages d’observation et de pratique accompagnée devraient donc se multiplier dès le début du cursus.
Pédagogie et adaptation au cœur du métier
Métier gratifiant par excellence, celui d’enseignant prend toute son importance en primaire, alors que les caractères sont en train de se forger et que les connaissances acquises serviront de base pour les années à venir.
Aimer les enfants est évidemment une obligation. Mais ce n’est pas la seule. Comme l’explique Guy Cottet-Emard, « un professeur des écoles est polyvalent ». Il doit avoir de solides connaissances en français, histoire-géographie, sciences, mathématiques et langues. Toutefois, la seule culture générale ne suffit pas : il faut aussi savoir la transmettre. Et c’est là que le bât blesse. Car si la pédagogie peut s’apprendre, elle dépend aussi en grande partie du caractère. « Certaines personnes n’arrivent pas à comprendre que l’éducation repose sur la construction par l’enfant de ses propres connaissances. Elles veulent tout transmettre en faisant apprendre des leçons par cœur. »
Le professeur des écoles doit adapter son enseignement en fonction des possibilités de l’élève, des objectifs du programme, de l’environnement… Les niveaux peuvent être variés au sein d’une même classe, l’enseignant doit donc être à l’écoute des enfants pour appliquer des méthodes différentes.
Un recrutement modéré
Peu de places pour beaucoup de candidats. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la situation sur le plan de l’emploi. La politique actuelle est au maintien du nombre de postes, voire au non-remplacement des départs à la retraite, alors que les aspirants professeurs des écoles sont toujours plus nombreux. « Nous sommes dans le creux de la vague. Cela risque de durer encore deux ou trois ans puis le recrutement devrait s’ouvrir davantage. »
Chiffres-clés
322 357
professeurs des écoles ont été recensés dans le secteur public en France en 2008.
7 825
enseignants du premier degré public exerçaient dans l’académie de Paris en 2008.
80 %
des professeurs des écoles sont des femmes.
91 000
postes d’enseignants devraient être à pourvoir d’ici 2015, d’après une étude de la Dares.
Pour en savoir plus : www.education.gouv.fr