L'emploi dans les régions Nord et Grand Est s'oriente vers l'innovation

Marquées par un taux de chômage relativement élevé, les régions du Nord et du Grand Est se caractérisent par la forte présence d’un secteur industriel toujours plus pointu. Le point sur le dynamisme de ces régions et des secteurs qui recrutent.

ETAT DES LIEUX DE L’EMPLOI

L’Industrie au cœur de la région Nord et Grand Est

La Franche-Comté, avec 27% d’employés travaillant dans l’industrie, contre 17,2% en moyenne nationale, est la première région industrielle française pour ce ratio. L’Est de la France réoriente progressivement les secteurs de l’industrie vers des pôles plus pointus, issus des nouvelles technologies ou de la recherche et du développement. Avec les grandes crises industrielles des années 70, les régions du Nord et de l’Est n’ont pas résisté au schéma classique en connaissant, elles aussi, des vagues de faillites. En Bourgogne en 1984, le dépôt de bilan de l’entreprise Creusot-Loire, qui avait vu sortir de ses usines la première locomotive à vapeur, marque un tournant dans la façon de penser l’industrie.

Des taux de chômage très différents selon les régions

L’Alsace, la Bourgogne et la Franche-Comté ont un taux de chômage compris entre 6,3 et 6,8% de la population. C’est largement inférieur à la moyenne nationale, égale à 7,2% au second trimestre 2008. La Lorraine et la Champagne-Ardenne accusent un taux plus élevé : 7,5 et 7,7%. La région Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France où le chômage est au plus haut : 10,4%.

Des salaires plus élevés en Alsace


Les catégories socioprofessionnelles des cadres, des ouvriers, et les professions intermédiaires perçoivent un salaire moyen plus haut en Alsace que sur le reste de la région. En 2007, le salaire moyen en Alsace est de 2045 euros par travailleur. C’est le plus haut salaire du Nord-Est et le troisième de France, derrière l’Ile-de-France, avec 2765€, et la région Rhône-Alpes, avec 2054€.

SECTEUR PAR SECTEUR : REGARD SUR L’EMPLOI

Le pourcentage de salariés travaillant dans le domaine industriel est largement supérieur à la moyenne nationale française. Des secteurs de pointe industriels ont été développés en Franche-Comté et l’industrie automobile emploie actuellement 28 000 personnes! Même si le niveau des carnets de commandes au premier semestre 2008 est resté stable en Champagne-Ardenne, trois quarts des entreprises de fabrication de machines et d’équipements ont l’intention de recruter.

Dans le secteur du BTP, les évolutions diffèrent selon les régions. En Lorraine, une forte baisse a été enregistrée avec -45% de permis de construire délivrés au premier trimestre 2008. D’un autre côté en Champagne-Ardenne, la majorité des entreprises de travaux publics ont connu une augmentation de leurs chiffres d’affaires et de leurs effectifs, sur le premier semestre de cette année.

Le secteur tertiaire quant à lui, est beaucoup moins développé en région Nord Est que dans le reste de la France. Les services aux entreprises, en revanche, sont légèrement en hausse, puisqu’une augmentation des effectifs est attendue ce semestre.

L’industrie agro-alimentaire, avec près de 10% des actifs de la Bourgogne, demeure un secteur phare de la région Nord- Est. Le niveau d’emploi baisse légèrement en Lorraine mais le secteur affiche des investissements et un commerce extérieur dynamique.

ZOOM SUR LES BASSINS D’EMPLOI

Les villes les plus attractives dans le Nord de la France sont Lille et Valenciennes. Les pôles de Strasbourg et Mulhouse recensent le plus d’offres en Alsace. En Franche-Comté, préférez les secteurs de Belfort, Montbéliard, Besançon et Pontarlier.
Les principaux bassins d’emploi de la Lorraine sont situés autour des villes de Metz, Nancy, et Thionville : dans ces zones la concentration de cadres et de professions intellectuelles est particulièrement élevée. Le bassin de Sarrebourg, et celui de Toul, notamment pour des postes dans le secteur tertiaire, offrent aussi des possibilités.
En Champagne-Ardenne, les villes de Reims, Epernay, et Châlons-en-Champagne avec une forte concentration d’emplois publics, constituent les principales zones d’emplois.
Enfin en Bourgogne, les taux d’activités les plus élevés se situent sur l’axe Dijon, Beaune, Chalon-sur-Saône, Macon, et les villes de Sens et d’Auxerre.

ILS RECRUTENT :

Pour des recrutements à large échelle dans des domaines variés, voici trois entreprises à contacter.
PSA Peugeot-Citroën, premier employeur en Alsace avec plus de 10 000 salariés, recrute en particulier des ingénieurs et employés d’un niveau scolaire supérieur, dans l’Est de la France. Parler anglais est souvent impératif pour ce type de poste, de même qu’une expérience professionnelle d’au moins deux ans, d’après les offres d’emploi en cours.
Alstom, spécialiste des infrastructures d’énergie et du transport ferroviaire, propose plus de 140 postes dans les régions du Nord Est. Beaucoup sont destinés aux ingénieurs, mais des employés de la maintenance sont également recherchés : de niveau bac professionnel spécialisé en électrotechnique au BTS ou DUT. Ingénieurs ou techniciens, des postes sont à pourvoir à Belfort en Franche-Comté.
Vinci Construction bénéficie d’une large implantation dans le Grand Est. L’entreprise recrute dans tous ses secteurs : commercial, financier, études techniques. Le géant du bâtiment cherche aussi des professionnels sur le terrain, du charpentier au conducteur de travaux.

FORMATIONS

Les écoles du Nord-est

L’université de Technologie de Belfort-Montbéliard et l’Ecole Nationale Supérieure des enseignements Micro Mécanique (ENSEMM) répondent à la demande de la Franche-Comté dans les activités de recherche de pointe. A Lille, l’école polytechnique forme des ingénieurs d’excellence. D’autre part, Strasbourg loge l’ENA, l’Ecole Nationale de l’Administration, dont la réputation n’est plus à faire. L’école de commerce, l’EDHEC de Lille, est classée cinquième des meilleures « business school ». L’ICN de Nancy-Metz est également classée parmi les vingt premières écoles de commerce françaises.

PRATIQUE

Les temps de trajet

Pour aller de Paris à Metz et Dijon, en train, il faut compter 1h30 de trajet en moyenne. De Lille à Strasbourg, vous mettez près de 4h, alors que le trajet Nancy-Dijon nécessite 2h15. En TGV, 1h est nécessaire pour effectuer le trajet Paris-Lille. Comptez près de 2h30 de trajet pour voyager de Paris à Strasbourg ou Besançon. De Lyon à Dijon, vous mettez au mieux 1h40. Comptez 5h pour aller de Lyon à Strasbourg en Corail. 5h de conduite sont nécessaires en partant de la capitale pour se rendre à Strasbourg en voiture. Presqu’autant pour Besançon. Dijon est seulement à 2h15 de Lyon en voiture et à 4h de Saint-Quentin en Picardie.

INTERVIEW

La recherche et l’innovation : les projets du Nord-Pas de Calais
Thierry Collet, directeur de la formation à la Chambre Régionale du Commerce et de l’Industrie (CRCI) du Nord-Pas de Calais, fait le point sur l’emploi dans la région et nous présente l’Innov’embre.

Quels secteurs recrutent dans la région Nord-Pas de Calais?

En termes de création d’emplois, le secteur des services aux entreprises est particulièrement dynamique. Les services aux personnes recrutent également mais les postes sont peu attractifs. Les emplois dans le BTP, malgré une légère phase de freinage, se renouvellent régulièrement. Les secteurs de l’informatique et du commerce continuent d’embaucher. L’industrie, elle, recrute très peu d’ouvriers, mais elle peut encore effectuer des embauches pour des postes à hautes qualifications.

Qu’est-ce que l’Innov’embre ? En quoi fait-elle avancer l’emploi dans la région ?

L’avenir en matière d’emploi se trouve dans la Recherche et l’Innovation. La CRCI du Nord-Pas-de-Calais souhaite logiquement redéployer l’emploi sur ces secteurs porteurs et l’Innov’embre entre dans ce grand plan régional de développement. C’est une manifestation de rapprochement, qui a été organisée au mois de novembre pour la deuxième année consécutive : 400 chefs d’entreprises ont été mis en relation avec des centres de Recherche et de Formation.