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« Le secteur manque indiscutablement de candidats. Grandes entreprises, PME... tout le monde cherche », affirme Florence Berthelot, secrétaire générale de la Fédération nationale des transports routiers. Les métiers du transport-logistique attirent de moins en moins les jeunes, profession de conducteur routier en tête. Elle représente 70 % des emplois de la branche, mais souffre d’une image extrêmement négative. Selon différentes études, les chauffeurs de poids lourds sont accusés de tous les maux : ils ne sont pas « sympas », ils ont une conduite peu orthodoxe, causent des accidents, et en plus, polluent ! Des considérations auxquelles s’ajoute une vision très contraignante du métier : horaires décalés, grande solitude derrière le volant, vie privée sacrifiée...
Pourtant, selon Florence Berthelot, ces a priori sont erronés : « la majorité des conducteurs effectuent des trajets limités à la région, soit 130 kilomètres en moyenne pour une course. Cela signifie qu’ils sont tous les jours à la maison », insiste-t-elle. Quant à ceux que l’on nomme les « grands routiers », on les considère comme tels dès lors qu’ils enregistrent 6 découchés par mois.
D’autre part, les réglementations française et européenne ont beaucoup évolué ces dernières années, avec, au centre des préoccupations, la sécurité. Fini les cadences infernales, le chauffeur ne peut conduire plus de 9 heures par jour, ni plus de 4h30 en continu. Il bénéficie de 11 heures de repos quotidien obligatoires, et, chaque année, est tenu de participer à une formation de sécurité.
Un métier aux multiples facettes
Même si les cabines sont plus confortables qu’avant, indépendance et plaisir de conduire ne sont pas les seules motivations qui mènent à ce métier. Malgré un faible niveau de diplôme requis, le chauffeur routier peut bien gagner sa vie : entre 1 500 et 1 700 euros bruts mensuels pour un débutant titulaire du CAP. À ce chiffre s’ajoutent primes et frais de déplacement ; de plus, tous les temps d’activité sont payés, y compris les temps dits « improductifs » (quand le chauffeur ne conduit pas, et attend le déchargement de sa cargaison par exemple).
Mais attention, contrairement aux idées reçues, faible diplôme ne signifie pas faibles responsabilités. Si la conduite occupe la majeure partie de son temps, le chauffeur routier porte d’autres casquettes : « en tant qu’interlocuteur privilégié du client, il doit aussi posséder un très bon sens relationnel, car il représente l’entreprise », souligne Florence Berthelot. Il est de surcroît responsable de l’entretien de son véhicule. Vidange et graissage ne doivent avoir aucun secret pour lui, afin de prévenir toute panne. S’ajoute à cela la nécessité croissante de maîtriser une langue étrangère, l’anglais de préférence, surtout pour ceux qui sont en contact avec des clients étrangers. De nombreuses attributions qui ne l’empêchent pas de participer parfois au chargement/déchargement ou au bâchage/débâchage du camion. Enfin, rigueur, autonomie et sens des responsabilités sont primordiaux.
Nous voilà bien loin du cliché calendrier Pirelli...
À savoir
80 %
Le Transport Routier de Marchandises transporte 80 % des produits utilisés en France
475 000
Le secteur Transport Routier de Marchandises et Logistique (TRML) emploie 375 000 personnes en France
41 000
Le TRML regroupe plus de 41 000 entreprises en France
Pour en savoir plus
www.fntr.fr
www.aft-iftim.com
www.jobtransport.com