Les articles proches
Nous le savons, la France, et l'Europe toute entière, manquent cruellement de professionnels de santé. En première ligne, les aides-soignants et les infirmiers sont particulièrement recherchés en bloc opératoire, anesthésie, dialyse, gériatrie et psychiatrie. Les manipulateurs en radiologie, experts des scanners et IRM, manquent également à l'appel. Du côté des médecins, la pénurie de spécialistes se fait déjà sentir, notamment en anesthésie, réanimation, pédiatrie, gynécologie, médecine interne et psychiatrie.
Pourtant les effectifs n'ont pas diminué : entre 1990 et 2005, la croissance du nombre de professionnels de santé a été supérieure à celle de l’ensemble des actifs... Nous avons autant de médecins, mais nos besoins ont changé !
La révolution du papy-boom
En 2020, près d'1,1 million de français auront plus de 75 ans. La prise en charge de ce « 4ème âge », souvent dépendant, est une nouvelle priorité pour notre système de santé. En outre, les sexagénaires se révèlent plus exigeants que leurs aînés. Avec l'amélioration de leur revenu et des complémentaires santé, les jeunes retraités n'hésitent plus à recourir à la prévention.
Or 40% des employés de la fonction hospitalière partiront en retraite d'ici 2015... Allier renouvellement des effectifs et croissance de la demande ne sera pas chose facile. Un vaste remaniement s'impose pour éviter les surtensions.
Cure de jouvence dans les hôpitaux
« L'hôpital n'est plus uniquement un domaine de soins, c'est aussi une entreprise avec des contraintes économiques et des ressources humaines à gérer. » Comme le souligne Dominique Stricher, Directrice du développement pour Adecco Quick Medical Service, les hôpitaux doivent maintenant gérer des compétences et fidéliser des talents. Comme tous les secteurs en pénurie, la santé s'organise pour redéployer judicieusement ses troupes et attirer les professionnels.
Car une infirmière travaille une dizaine d'années en moyenne : épuisées par le travail de nuit, le rythme effréné et les perspectives floues, elles choisissent souvent la reconversion. Un drame pour nos hôpitaux qui comptent déjà trop peu de ces précieuses recrues.
Leur fidélisation dépend de l'amélioration des conditions de travail. Les réformes en cours vont dans ce sens. La gestion des ressources humaines fait son entrée avec le suivi des carrières, les entretiens de fin d'année ou le développement de la formation continue. Les modes de gestion se redessinent, le pilotage par projet est mis à l'honneur pour impliquer et motiver le personnel. Le regroupement actuel des établissements devrait aussi faciliter la création de crèches internes et de partenariats logements. Enfin, les progrès médicaux devraient alléger le rythme de travail : ceux de l'anesthésie permettent, par exemple, de réduire le nombre de nuits passées à l'hôpital, et donc de gardes à assurer.
Dominique Stricher est confiante en l'avenir : « cette période tendue jouera en faveur des conditions de travail. La réorganisation actuelle va rendre ces métiers encore plus passionnants et enrichira les carrières de nouvelles perspectives. »
Chiffres clés
10 000 à 20 000
postes d'infirmiers doivent actuellement être comblés
41%
des effectifs de la fonction publique hospitalière vont partir en retraite entre 2003 et 2015
7,6%
des actifs en emploi travaillent dans la santé, soit près de 1,8 million de personnes
9 000
postes de médecins sont pris en charge par des praticiens contractuels
Pour en savoir plus
www.fhf.fr
www.sante.gouv.fr
www.conseil-national.medecin.fr
