Abdos, fessiers, bras… Le professeur de fitness exerce une profession valorisante, puisqu’il aide ses élèves à se maintenir en forme. Sourire et dynamisme ne suffisent pas, le métier est plus compliqué qu’il en a l’air. Un diplôme d’Etat est d’ailleurs obligatoire pour être autorisé à enseigner. La formation comprend des connaissances en physiologie, anatomie, biomécanique… Certes, les qualités humaines sont très importantes et une bonne dose de pédagogie est requise. Mais il faut également connaître la physionomie humaine, savoir quels muscles peuvent être travaillés et comment bien réaliser les mouvements afin d’éviter les blessures ou les mauvaises postures.
Des techniques qui évoluent
Professeur de fitness depuis plus de deux décennies, Christine Sospedro a vu les demandes des élèves évoluer. « Aux débuts du fitness, le but était de faire du sport pour le sport. Désormais, on est dans la recherche du bien-être, l’entretien du physique, la relaxation… » Les professeurs doivent donc s’adapter, par exemple en suivant des formations complémentaires aux nouvelles techniques qui permettent aussi bien de faire travailler les muscles que de détendre l’esprit et contrôler la respiration. « J’ai l’impression que les gens sont de plus en plus fatigués, ils ont besoin qu’on les écoute, qu’on prenne soin d’eux. » La relation avec les élèves est en effet l’un des axes majeurs de la profession : il ne suffit pas de faire transpirer le groupe pendant une séance, il faut aussi être attentif aux besoins de chacun, adapter la difficulté du cours au public, engager un dialogue.
Un métier passion
Les horaires sont décalés par rapport à un rythme de travail classique. Les cours ont généralement lieu tôt le matin, entre midi et quatorze heures, et reprennent jusqu’à tard le soir. Quant aux week-ends, ils sont souvent travaillés. En outre, les temps de déplacements, pour les professionnels qui décident d’exercer dans plusieurs salles, fatiguent et représentent une perte de temps considérable. Enfin, les perspectives d’évolution professionnelle sont relativement réduites, à moins de se lancer dans la gestion d’une salle de sport, mais s’installer à son compte est compliqué. Cela exige des démarches administratives, des dépenses de local et de matériel, et surtout quelques grands groupes ont tendance à occuper le marché, ce qui rend difficile le recrutement d’élèves pour les petites structures.
« Il faut être passionné, sinon on ne tient pas », constate Christine Sospedro. C’est vrai pour la plupart des métiers, mais c’est peut-être plus flagrant encore pour une profession de ce genre, qui exige un dynamisme et un sourire à toute épreuve. Et qui est naturellement éreintant sur le plan physique. « Les professeurs de fitness ont une image à renvoyer, ils ne peuvent pas arriver épuisés ou se laisser distraire par leurs soucis personnels. » Le point positif, c’est qu’un tel métier permet de se maintenir en forme et, surtout, d’évacuer les problèmes en ne pensant à rien d’autre que la dépense physique et la concentration du mouvement. Une sorte de thérapie par le travail en somme.
Chiffres clés
76 000
animateurs sportifs étaient recensés en 2002.
109 000
salariés exerçaient une activité liée au sport en 2007.
32 %
des professionnels de l’action sociale culturelle et sportive ont moins de 30 ans.
Pour en savoir plus : www.onmas.org
