Ce sont 684 000 emplois qui devraient être créés dans la filière des énergies renouvelables d’ici 2020, à condition que les accords visant à réduire les émissions de CO2 soient respectés. La filière bois sera la plus dynamique, rassemblant plus du quart de ces nouveaux postes, suivie par l’éolien (19 % des emplois), le biogaz (17 %), et les agro-carburants (15 %). Les diplômes recherchés par les recruteurs s’étalent du bac professionnel au bac +5, tous les profils peuvent donc y trouver leur compte.
Un décalage entre image et réalité
Selon Émilie Salesse Gauthier, chargée de projet Précarité, emploi et formation pour le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER), « il y a un vrai travail d’information à accomplir auprès des jeunes. » En effet, nombreux sont les étudiants qui se lancent dans ce secteur parce qu’ils pensent qu’exercer un travail en lien avec le développement durable est valorisant, alors que les postes ne sont pas si différents de ceux que l’on peut retrouver dans l’industrie ou le bâtiment. « A part quelques exceptions notables, ces métiers ne sont pas vraiment nouveaux, ils ont juste été adaptés à partir de postes existants. »
C’est aussi la raison pour laquelle, si certaines formations ont vu le jour et si d’autres se sont adaptées, il n’est pas nécessaire d’avoir suivi une école spécialisée pour trouver un poste dans les énergies renouvelables. Par exemple, les chargés de mission auprès d’entreprises ou de collectivités territoriales sont souvent issus de filières assez généralistes. Quant aux ouvriers et techniciens qui installent des dispositifs environnementaux et en assurent la maintenance, ils sont, pour la plupart, diplômés en électricité, électronique ou mécanique.
Redorer le blason du BTP
« Avec un peu de chance, les préoccupations environnementales vont aider à améliorer l’image du bâtiment », espère Émilie Salesse Gauthier. Trop souvent considéré comme une voie à n’emprunter qu’en cas d’échec scolaire, le BTP devrait bénéficier de ce développement et y retrouver ses lettres de noblesse. Car il fait partie des secteurs qui recrutent le plus de spécialistes des énergies renouvelables, de techniciens d’installation et de conseillers en développement durable. « Dans le secteur du bâtiment, il y a de la place aussi bien en étanchéité qu’en diagnostic énergétique, ou en installation de panneaux solaires. »
Malgré la crise qui malmène le secteur en ce moment, plus de 800 000 logements sociaux sont à rénover et à remettre aux normes dans les années à venir, et les constructions de bâtiments neufs ne sont pas totalement gelées, l’environnement est donc créateur d’emplois pour les professionnels du BTP. Il est d’ailleurs particulièrement facile pour eux d’adapter leur métier, car les techniques qui permettent de travailler avec les énergies renouvelables se rapprochent beaucoup de celles qu’ils ont pu apprendre il y a quelques années sur des outils différents. Par exemple, un plombier-chauffagiste n’a besoin que de quelques jours pour se mettre à niveau s’il compte se lancer dans ce secteur porteur.
Chiffres-clés
2,8
millions d’emplois devraient être créés en Europe dans le secteur des énergies renouvelables d’ici 2020, selon la Commission européenne.
1,4
millions de personnes travaillaient dans les énergies renouvelables en Europe en 2005.
29,8 %
C’est le taux de croissance annuel moyen de l’emploi dans les énergies renouvelables en France entre 2004 et 2007.
104 500
salariés étaient recensés dans le domaine de la gestion des ressources naturelles en France en 2007.
23 %
des emplois environnementaux se situent dans le BTP.
