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13ème mois, comité d’entreprise, primes… Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ne feraient pas le poids face aux grandes ? « Il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres », répond Jean-François Veysset, chargé des affaires sociales et de l’emploi au sein de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME). On compte, à ce jour, 2 500 grandes entreprises en France, contre plus de 2,5 millions de PME. Selon les statistiques, les Très Petites Entreprises (TPE) emploient 3,5 millions de personnes, ce qui en fait les premières créatrices d’emplois, mais aussi de richesses.
Par ailleurs, on estime que la création d’entreprise est à l’origine de plus de 300 000 nouveaux emplois chaque année. Problème, les Français semblent avoir plus d’appétence pour la fonction publique et les grandes entreprises. Pour Jean-François Veysset, c’est avant tout une question d’image, et d’information : « les « petits entrepreneurs » éprouvent des difficultés à faire connaître leurs emplois, surtout lorsqu’ils sont présents sur des micro-secteurs », explique-t-il. À ses yeux, il existe aussi de nombreux freins à la productivité et à l’envie d’entreprendre : charges sociales trop lourdes, code du travail complexe qui se combine à différentes conventions collectives et à une série de dérogations… À ce titre, et afin de faciliter l’embauche, la CGPME milite pour une diminution des contraintes administratives liées aux seuils sociaux, et pour un meilleur accès aux contrats intermittents.
Small is beautiful ?
« On dénombre aujourd’hui 151 métiers en tension dans les PME françaises, dans le bâtiment, l’hôtellerie-restauration, l’informatique et les services à la personne notamment », indique Jean-François Veysset. Pour cet ancien chef d’entreprise, travailler dans une PME présente de nombreux avantages, comme la proximité géographique avec le lieu de résidence des salariés, des possibilités d’évolution rapide, et un climat social de qualité : dans une petite structure, on se connaît bien, on est plus proche de sa hiérarchie et les échanges s’en voient facilités.
Il en découle une plus grande souplesse dans l’organisation du travail, une plus grande polyvalence des acteurs, et une réactivité accrue aux évolutions du marché. Résultat : en période de crise, l’emploi est plus résistant. Enfin, il est utile de le rappeler, les innovations relatives aux services, de même que les innovations sociales, sont bien souvent le fait des TPE.
Néanmoins, Jean-François Veysset le reconnaît, tout n’est pas rose : « Très souvent, les petites entreprises se retrouvent dans des situations de dépendance, comme la sous-traitance, la franchise, etc., et se voient fragilisées par leurs donneurs d’ordres. En conséquence, elles ne dégagent pas de marges suffisantes pour rémunérer leurs salariés comme elles le voudraient », explique-t-il.
Fort de son propre exemple, il invite cependant chacun à se convaincre qu’on peut réussir son existence en se consacrant à de petites unités de production. « On fait rarement fortune, mais on s’assume ! », conclut-il.
En chiffres
2/3
Près de 2/3 des emplois proviennent des PME/PMI en France
90 %
90 % des entreprises françaises sont des TPE
28 %
En France, 28 % des entrepreneurs de TPE/PME sont des femmes, contre 48 % aux États-Unis
Pour en savoir plus
www.cpme.fr
www.pme.gouv.fr