Les idées reçues concernant le métier de chauffeur de taxi ont la vie dure. Certes la profession offre des opportunités bien réelles partout en France, mais il ne faut pas sous-estimer la difficulté de ses conditions d'exercice.
Pascal Wilder est formel : il y a toujours des places disponibles dans la profession de chauffeur de taxi, même quand la conjoncture économique est peu favorable. Une bonne nouvelle pour tous ceux que le métier attire, mais pour le secrétaire général de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), également chauffeur de taxi depuis 30 ans, mieux vaut bien réfléchir avant de se lancer : s'il existe un fort turnover dans la profession, c'est principalement en raison d'une vision trop simpliste du métier. « Aujourd'hui encore, beaucoup de gens s'imaginent que c'est facile de rester assis derrière un volant, et qu'on gagne bien sa vie de cette manière. Résultat, plusieurs abandonnent au bout de quelques mois », prévient-il. Le quotidien du chauffeur de taxi, c'est avant tout beaucoup d'heures de travail s'il veut s'en sortir, et beaucoup de patience car il est souvent en attente (à l'aéroport, à la gare...). « C'est du 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il faut aller chercher le travail et on ne dit jamais non. Ce n'est pas toujours évident pour la vie de famille », souligne M. Wilder. Il faut aussi aimer les contacts et faire preuve d'écoute avec ses clients. « Personnellement, j'apprécie énormément de pourvoir rencontrer des gens différents chaque jour, et entretenir des conversations intéressantes. Ce sont les aspects agréables de la profession », poursuit-il. Reste que parfois, même après de longues journées et de nombreuses courses, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Les salaires les plus élevés : aux alentours de 3 000 €
« Les salaires sont ultra-variables. Le plus mal loti percevra environ 1 000 € net par mois, tandis que les salaires les plus élevés se situent aux alentours de 3 000 €. Mais attention, il faut que ce soit rentable au regard du nombre d'heures effectuées », insiste le secrétaire général de la FNTI. Le cadre d'exercice joue lui aussi un rôle de taille. Car le chauffeur de taxi peut travailler sous trois statuts différents : en tant que salarié d'une entreprise de taxis (surtout en périphérie des grandes villes et à la campagne), artisan ou locataire. Les artisans sont les plus nombreux, représentant environ 60 % des chauffeurs de taxi. Il s'agit-là du statut le plus intéressant aux yeux de Pascal Wilder : « être propriétaire de sa voiture et de sa licence offre davantage d'indépendance. Et sur le plan financier, la location peut revenir très cher : le chauffeur paye une redevance au loueur, de l'ordre de 2 600 à 3 200 € par mois environ, selon le lieu d'exercice ». Problème, le coût d'une licence peut atteindre des sommes très élevées, soit jusqu'à 450 000 €. Les prix varient bien entendu en fonction du lieu géographique : les plus élevés sont sur la côte sud, les moins élevés à la campagne (où on peut acheter une licence à partir de 20 000 €) ; à Paris, comptez 170 000 € environ. Dans l'attente de pouvoir obtenir un prêt, de nombreux chauffeurs exercent d'abord en tant que locataires, avant de se lancer sous le statut d'artisan.
Chiffres-clés
1 000 000
Près d'un million de personnes sont transportées en taxi chaque jour en France
55 000
On dénombre environ 55 000 licences de taxi actuellement en France
80 %
80 % des chauffeurs de taxi sont des hommes
Pour en savoir plus
www.fnti-taxis.com
www.artisan-taxi.com
www.fftp-taxi.com
